Lors de la rénovation ou de la mise en sécurité d’un tableau électrique, le choix des interrupteurs différentiels est une étape cruciale. On entend souvent parler des types « AC » et « A », et la norme NF C 15-100 impose le type A pour certains circuits. Dès lors, une question logique se pose : pour plus de sécurité, peut-on simplifier les choses et installer des différentiels de type A partout ?
La réponse est un oui franc et massif. Non seulement c’est autorisé, mais c’est même une excellente pratique qui anticipe l’évolution de nos usages et augmente significativement le niveau de protection de votre installation électrique. Ce guide va vous expliquer pourquoi.
Les infos à retenir
- ✅ Oui, c’est autorisé et même recommandé : La norme NF C 15-100 autorise sans aucune restriction le remplacement de tous les interrupteurs différentiels de type AC par des type A. C’est un vrai plus pour la sécurité.
- 🔌 Obligatoire pour les appareils électroniques : Le type A est de toute façon obligatoire pour protéger les circuits de la plaque de cuisson, du lave-linge et de la prise de recharge pour véhicule électrique.
- ⚡️ Pourquoi il est supérieur : Le type A détecte les fuites de courant alternatif (comme le type AC) ET les fuites de courant continu, qui sont générées par les appareils électroniques modernes et que le type AC ne « voit » pas.
- 💰 Le seul frein est le prix : Un interrupteur différentiel de type A est légèrement plus cher qu’un type AC. C’est l’unique raison pour laquelle on ne le met pas partout par défaut dans les constructions neuves.
Quelle est la différence fondamentale entre un type A et un type AC ?
Pour bien comprendre, il faut savoir qu’un interrupteur différentiel protège les personnes contre les risques d’électrocution en détectant les fuites de courant. Le type AC est le modèle de base. Il est conçu pour détecter les fuites de courant de forme alternative sinusoïdale, typiques des circuits d’éclairage ou des prises de courant classiques.
Le type A, lui, est plus évolué. Il détecte ces mêmes fuites de courant alternatif, mais il est aussi capable de détecter les fuites de courant redressé à composante continue. Ces courants spécifiques sont produits par les composants électroniques (cartes de puissance, variateurs) présents dans nos appareils modernes : lave-linge, plaques à induction, lave-vaisselle, bornes de recharge…
Le choix du bon différentiel est crucial pour protéger votre installation, et éviter par exemple que votre four ne s’allume plus après une coupure de courant.
Pourquoi la norme impose-t-elle le type A pour certains circuits ?
La norme NF C 15-100 a identifié les appareils dont l’électronique de puissance peut générer des courants de fuite continus. Si un tel défaut se produisait sur un circuit protégé par un simple type AC, ce dernier pourrait être « aveuglé » par la composante continue et ne pas disjoncter, même en cas de fuite de courant dangereuse. C’est pour écarter ce risque que la norme a rendu le type A obligatoire pour les circuits spécialisés alimentant le lave-linge, la plaque de cuisson et la prise de recharge pour véhicule électrique.
Est-ce donc une bonne idée de tout passer en type A ?
Oui, c’est une excellente démarche de précaution. Nos maisons sont de plus en plus remplies d’appareils électroniques branchés sur n’importe quelle prise (ordinateurs, chargeurs, télévisions, robots ménagers…). En choisissant de n’installer que des interrupteurs différentiels de type A, vous vous assurez que l’ensemble de votre installation est protégé contre tous les types de défauts courants, et pas seulement les circuits spécialisés. C’est une façon d’anticiper l’avenir et de s’offrir le meilleur niveau de protection possible sans se poser de question.
L’avis de l’électricien certifié Consuel
« La question ne devrait même plus se poser aujourd’hui. Avec la multiplication des chargeurs à découpage et de l’électronique partout, le type AC devient obsolète. Mettre des types A partout, c’est simplement appliquer le principe de précaution et garantir une sécurité maximale. Pour une rénovation complète ou un tableau neuf, je ne propose quasiment plus que du type A à mes clients. La différence de coût est minime au regard du gain en sérénité. »
Le type A : un investissement judicieux pour votre sécurité
Si la norme vous impose un minimum, rien ne vous empêche de faire mieux. Le choix d’équiper l’ensemble de son tableau électrique en interrupteurs différentiels de type A est une décision de bon sens.
C’est l’assurance d’avoir une installation non seulement conforme, mais surtout parfaitement adaptée aux appareils d’aujourd’hui et de demain, garantissant une protection optimale pour vous et votre famille contre les risques électriques.
Comprendre les normes électriques vous aidera à diagnostiquer d’autres pannes, comme lorsque la marche forcée de votre chauffe-eau ne tient pas.
Foire Aux Questions (FAQ)
🤔 Et le différentiel de type F ou Hpi, c’est encore mieux ?
Oui. Le type F (ou Hpi, Si, selon les marques) est un type A amélioré, dit « à haute immunité ». Il est conçu pour éviter les déclenchements intempestifs dus aux micro-courants de fuite normaux des appareils informatiques ou des congélateurs. Il est recommandé pour protéger les circuits alimentant du matériel sensible que l’on ne veut pas voir se couper sans raison (congélateur, serveur informatique).
💰 Quelle est la différence de prix entre un type A et un type AC ?
Un interrupteur différentiel de type A est généralement 15 à 30 euros plus cher qu’un modèle de type AC équivalent. Sur un tableau complet avec 3 ou 4 différentiels, le surcoût total reste donc très raisonnable au vu du gain en sécurité.
🔧 Puis-je changer un interrupteur différentiel moi-même ?
Cette opération touche au cœur de la sécurité de votre tableau électrique et ne doit être réalisée que si vous avez de solides connaissances en électricité. Il est impératif de couper le disjoncteur général et de vérifier l’absence de tension avant toute intervention. En cas de doute, faites appel à un électricien professionnel.
