Planter un kiwi (actinidia) dans son jardin est un rêve pour beaucoup d’amateurs de fruits. Mais la contrainte est de taille : pour obtenir des fruits, il faut traditionnellement planter au moins deux pieds, un mâle et une femelle, qui prennent beaucoup de place. C’est là qu’intervient la promesse du kiwi autofertile : un seul pied pour des dizaines de fruits. Mais que vaut vraiment cette solution ?
Des variétés comme ‘Solissimo’ ou ‘Jenny’ sont de plus en plus présentes en jardinerie et séduisent par leur simplicité. Sont-elles aussi productives et leurs fruits aussi bons que ceux des variétés classiques ? C’est le moment de faire le point sur les avantages et les inconvénients réels de ces kiwis « tout-en-un ».
Les infos à retenir
- ✅ L’avantage principal : un seul pied suffit. C’est la solution idéale pour les petits jardins, les balcons ou les terrasses, car il n’est pas nécessaire de consacrer de l’espace à un pied mâle qui ne produira jamais de fruits.
- 👍 Une fructification rapide et assurée : Les variétés autofertiles sont très fiables et commencent à produire des fruits plus rapidement que les variétés classiques, souvent dès la deuxième ou troisième année après la plantation.
- ⚖️ L’inconvénient principal : des fruits plus petits. C’est le compromis à accepter. Les kiwis issus d’un pied autofertile sont généralement de calibre inférieur à ceux de la variété ‘Hayward’, la référence des kiwis du commerce.
- 😋 Un goût agréable mais différent : Si la saveur est bonne, sucrée et acidulée, de nombreux connaisseurs s’accordent à dire que le kiwi ‘Hayward’ reste supérieur en termes d’équilibre et de parfum.
Comment fonctionne un kiwi qui est autofertile ?
Un plant de kiwi classique est dioïque, ce qui signifie que les fleurs mâles et les fleurs femelles se trouvent sur des pieds séparés. Il faut donc un plant mâle pour polliniser les fleurs du plant femelle. Le kiwi autofertile, lui, est une variété dont les fleurs portent à la fois les organes mâles (étamines produisant le pollen) et les organes femelles (pistil). Il peut donc se polliniser lui-même, sans l’aide d’un congénère. C’est cette particularité qui lui permet de fructifier seul.
Quels sont les vrais avantages par rapport à un couple de kiwis classiques ?
Le premier avantage, indéniable, est le gain de place. Un seul pied suffit là où il en faudrait deux. Sachant qu’un actinidia adulte peut couvrir plus de 10 m² de pergola ou de mur, l’économie d’espace est considérable. Le second avantage est la simplicité. Il n’y a pas de risque de se tromper à l’achat ou de voir le pied mâle mourir, ce qui condamnerait toute la récolte. Enfin, la mise à fruit est souvent plus précoce, ce qui est gratifiant pour le jardinier impatient.

Quels sont les inconvénients à prendre en compte avant l’achat ?
L’inconvénient majeur, et il faut en être conscient, est la taille des fruits. Ils sont visiblement plus petits que les kiwis ‘Hayward’ que l’on achète. Ils sont également un peu plus « poilus ». Si la production est souvent abondante en nombre de fruits, le poids total de la récolte sera logiquement inférieur à celui d’un pied femelle classique bien pollinisé. Certains amateurs de kiwis leur reprochent aussi une saveur un peu moins fine et un peu plus acide que la variété de référence ‘Hayward’, mais cela reste une appréciation très subjective.
L’avis du pépiniériste fruitier
« Le kiwi autofertile, comme la variété ‘Solissimo®’, est une formidable innovation pour le jardinier amateur et je le vends énormément. Il lève la contrainte d’avoir deux pieds, ce qui était un frein pour beaucoup de gens. Je suis juste très clair avec le client : ne vous attendez pas à des fruits de la taille du supermarché. Vous aurez de nombreux kiwis plus petits, mais délicieux. Pour maximiser leur calibre, une bonne taille en hiver pour limiter le nombre de branches et un arrosage régulier en été sont essentiels. »
Le meilleur compromis pour les petits espaces
Le kiwi autofertile est-il une bonne ou une mauvaise idée ? C’est avant tout un excellent compromis. Il ne rivalise pas en termes de calibre avec les variétés professionnelles, mais il tient sa promesse principale : vous permettre de récolter vos propres kiwis, facilement, même dans un petit jardin.
Pour tout jardinier qui manque de place ou qui souhaite simplement s’initier à la culture de ce fruit délicieux sans se compliquer la vie, le kiwi autofertile est sans aucun doute une solution formidable et une très bonne idée.
Foire Aux Questions (FAQ)
🤔 Si je plante un pied mâle à côté de mon kiwi autofertile, aurai-je de plus gros fruits ?
Oui, très probablement. Bien qu’il soit autofertile, une pollinisation croisée par un pied mâle (comme la variété ‘Tomuri’) améliore généralement le taux de nouaison (nombre de fruits) et surtout le calibre des fruits. Le pied autofertile se comportera alors comme un excellent pied femelle.
✂️ Faut-il tailler un kiwi autofertile ?
Oui, c’est indispensable pour contenir sa vigueur et favoriser la fructification. Une taille d’hiver (en février) vise à sélectionner les branches charpentières et à raccourcir les rameaux ayant porté des fruits. Une taille d’été (en juillet) consiste à raccourcir les longues lianes de l’année pour favoriser la lumière sur les fruits.
🥶 Le kiwi autofertile est-il résistant au froid ?
Oui, les variétés comme ‘Solissimo’ ou ‘Jenny’ sont rustiques et peuvent résister à des températures allant jusqu’à -15°C une fois bien installées. Il faut cependant protéger les jeunes pousses des gelées printanières tardives, qui peuvent « griller » les bourgeons et compromettre la récolte de l’année.