Lors de l’aménagement ou de la rénovation d’une grande salle de bain, une question technique se pose parfois : faut-il installer une seule bouche d’extraction VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) ou est-il préférable d’en mettre deux ? Par exemple, une au-dessus de la douche et une autre au-dessus des toilettes si celles-ci sont dans la même pièce.
Si la réglementation n’impose qu’un seul point d’extraction par « pièce de service », la réponse du point de vue de l’efficacité et du confort est plus nuancée. Dans certains cas, l’ajout d’une seconde bouche peut être une solution très pertinente pour garantir une évacuation optimale de l’humidité et des odeurs. Analysons les situations où cette option est à considérer.
Les infos à retenir
- 📖 Ce que dit la règle : une bouche suffit. La réglementation (DTU 68.3) impose un débit d’extraction minimal pour la salle de bain, mais ne fixe pas le nombre de bouches. Une seule bouche bien dimensionnée et bien placée est donc réglementaire.
- 📏 Le cas des grandes salles de bain : Pour une pièce très grande (+ de 10-12 m²) ou à la configuration complexe (en L), deux bouches peuvent assurer une meilleure circulation de l’air et une évacuation plus homogène.
- 🚿 La solution confort : une bouche par zone. La configuration la plus efficace est de placer une bouche au-dessus de la zone la plus humide (la douche ou la baignoire) et une seconde au-dessus de la zone des odeurs (les WC).
- 💨 Attention au débit total : Installer deux bouches ne signifie pas doubler le débit. Le débit total extrait de la pièce doit rester conforme à la réglementation et à la capacité de votre groupe VMC. On répartit le débit, on ne l’additionne pas.
Dans quels cas de figure installer deux bouches est-il judicieux ?
La décision d’installer une ou deux bouches est un choix de conception qui dépend de la configuration de votre salle de bain. Une seule bouche est généralement suffisante pour une salle de bain standard de 4 à 8 m². Cependant, l’installation de deux bouches devient une option très intéressante dans plusieurs cas. Le premier est celui d’une grande salle de bain, où une seule bouche pourrait avoir du mal à « aspirer » l’air de toute la pièce efficacement. Le second cas est une pièce à la forme complexe (en L, ou très longue), où une seconde bouche permet d’éviter les « zones mortes » mal ventilées. Enfin, la raison la plus courante est la séparation des fonctions : lorsque les toilettes sont dans la même pièce que la douche, placer une bouche au-dessus de chaque zone permet de traiter localement et plus efficacement l’humidité et les odeurs à leur source.
Comment se fait l’installation avec deux bouches ?
L’installation nécessite un raccordement spécifique sur le réseau de gaines. La solution la plus simple est d’utiliser une culotte de dérivation en « Y » sur la gaine VMC principale qui dessert la salle de bain. La gaine venant du caisson VMC se divise en deux gaines de diamètre identique qui vont alimenter chacune une bouche d’extraction. Il est crucial que les deux nouvelles gaines aient des longueurs et des tracés similaires pour bien équilibrer l’aspiration entre les deux points. Pour une VMC hygroréglable, il faudra utiliser deux bouches hygroréglables adaptées.

Faut-il un caisson VMC plus puissant ?
Non, pas forcément. L’objectif n’est pas d’aspirer deux fois plus d’air, mais de répartir le point d’aspiration. Le débit total d’air extrait de la pièce doit rester le même que celui prévu pour une seule bouche. Par exemple, si le débit requis pour la salle de bain est de 30 m³/h, chaque bouche extraira environ 15 m³/h. Vous ne modifiez donc pas le dimensionnement global de votre installation, mais simplement la manière dont l’air est collecté dans la pièce. Il faut simplement s’assurer que votre groupe VMC est capable de gérer la perte de charge supplémentaire due à la longueur additionnelle de gaine, ce qui est généralement le cas.
L’avis de l’ingénieur thermicien
« D’un point de vue purement réglementaire, une bouche suffit tant que le débit est respecté. Mais d’un point de vue de l’efficacité et de la performance, deux bouches sont souvent préférables dans les grandes salles de bain. L’idéal est de placer la bouche principale, souvent hygroréglable, au-dessus de la douche pour qu’elle s’ouvre en grand avec l’humidité. La seconde bouche, au-dessus des WC, peut être une bouche à débit fixe plus faible ou à détection de présence. Cette sectorisation est bien plus efficace qu’un seul point d’aspiration central. »
Une solution de confort pour les grands espaces
Installer deux bouches de VMC dans une salle de bain n’est donc pas une obligation, mais un choix de conception pertinent pour les grands volumes ou pour optimiser le traitement des différentes zones (humidité/odeurs).
Si vous rénovez ou construisez, et que la configuration de votre pièce s’y prête, cette petite complexité d’installation supplémentaire se traduira par un meilleur confort au quotidien : une buée évacuée plus rapidement, des odeurs mieux maîtrisées et une sensation générale d’air plus sain.
Foire Aux Questions (FAQ)
🤔 Puis-je installer une bouche de VMC directement DANS la douche ?
Non, c’est interdit et dangereux. Les bouches d’extraction électriques (type VMC hygroréglable) doivent respecter les volumes de sécurité électrique de la salle de bain. Elles doivent être installées hors des volumes 0, 1 et 2, c’est-à-dire à plus de 60 cm du bord de la douche ou de la baignoire et à une hauteur supérieure à 2,25 m.
💨 Faut-il aussi deux entrées d’air ?
Non. Le principe de la VMC est de mettre la maison en dépression. L’air neuf entre par les entrées d’air situées dans les pièces de vie (salon, chambres) et traverse le logement jusqu’aux bouches d’extraction dans les pièces de service (cuisine, SDB, WC). Que vous ayez une ou deux bouches dans la SDB, l’air viendra toujours du même endroit, en passant sous la porte.
🚽 Et pour des WC séparés, quelle bouche faut-il ?
Pour des WC séparés de la salle de bain, la réglementation impose une bouche d’extraction dédiée. Le débit minimal est de 15 m³/h. Il est courant d’utiliser une bouche à détection de présence, qui augmente son débit uniquement lorsque la pièce est occupée.







