Les cloisons en briques plâtrières sont un grand classique des appartements et maisons construits avant les années 80. Robustes, elles ont cependant une faiblesse : elles ont tendance à se fissurer. Une fissure verticale au-dessus d’une porte, une fissure en escalier qui suit les joints… Ces lézardes sont inesthétiques, mais sont-elles graves ?
La plupart du temps, ces fissures ne sont pas structurelles et ne menacent pas la solidité de votre habitation. Elles sont le signe que les matériaux « vivent » et bougent différemment. Comprendre leur origine est la première étape pour pouvoir les réparer de manière efficace et, surtout, durable.
Les infos à retenir
- 🧱 Une fissure de « jonction » : La plupart des fissures sur ces cloisons apparaissent à la jonction entre différents matériaux (ex: brique et linteau en béton au-dessus d’une porte), qui ne se dilatent pas de la même manière.
- ↔️ Une fissure « vivante » doit être traitée : Si la fissure semble s’agrandir avec le temps, un simple rebouchage ne suffira pas. Il est indispensable d’utiliser une bande de calicot pour « ponter » la fissure et absorber les mouvements.
- ✅ Pas de danger structurel : Une fissure sur une cloison de distribution (qui ne porte rien) n’est jamais grave. Elle est un problème purement esthétique.
- 🔧 La bonne méthode : ouvrir, reboucher, armer. La réparation dans les règles de l’art consiste à ouvrir la fissure, la reboucher avec un enduit adapté, puis à la recouvrir d’une bande armée avant l’enduit de finition.
Pourquoi ma cloison en brique plâtrière se fissure-t-elle ?
Une cloison en brique plâtrière est un assemblage de plusieurs matériaux. Les briques sont montées avec du plâtre, et l’ensemble est souvent lié à des huisseries en bois, des linteaux en béton ou un plafond en plâtre sur lattis. Tous ces matériaux ont des coefficients de dilatation différents. Sous l’effet des variations de température et d’humidité, ils « bougent » les uns par rapport aux autres. Le plâtre, qui est un matériau très rigide, ne peut pas absorber ces mouvements et finit par se fissurer aux points de tension, typiquement au-dessus des angles des portes ou à la jonction avec le plafond.
Comment faire la différence entre une fissure active et une fissure morte ?
Avant toute réparation, il faut savoir si la fissure « vit ». Une fissure morte est ancienne, stabilisée, et n’évoluera plus. Une fissure active continue de bouger au gré des saisons. Pour le savoir, vous pouvez poser un « témoin » en plâtre. Appliquez une petite galette de plâtre frais par-dessus la fissure. Si, après plusieurs mois, le témoin se fissure, c’est que la fissure est active et qu’elle nécessitera une réparation armée. Si le témoin reste intact, la fissure est morte et un simple rebouchage peut suffire.

Quelle est la bonne méthode pour une réparation durable ?
Pour une réparation qui tiendra dans le temps, surtout sur une fissure active, il ne faut pas se contenter de reboucher. Il faut « armer » la réparation.
1. Ouvrir la fissure : Avec la pointe d’un grattoir triangulaire, grattez la fissure pour l’élargir et la creuser légèrement en forme de « V ». Cela permet de retirer toutes les parties friables et de créer une bonne surface d’accroche pour l’enduit. Dépoussiérez soigneusement.
2. Reboucher : Humidifiez légèrement l’intérieur de la fissure, puis garnissez-la généreusement avec un enduit de rebouchage. Lissez une première fois.
3. Armer la fissure : Avant que l’enduit ne soit sec, appliquez une bande de calicot (une bande de tissu fibré) ou une bande de fibre de verre sur la fissure, et marouflez-la dans l’enduit frais avec une spatule.
4. Finir : Recouvrez la bande d’une ou deux couches d’enduit de lissage, en débordant de chaque côté pour noyer la bande et obtenir une surface parfaitement plane. Après séchage complet, poncez délicatement avant de peindre.
L’avis du peintre-plaquiste
« Sur les vieilles cloisons en brique et plâtre, je ne prends jamais de risque. Même pour une microfissure, j’ouvre, je rebouche et je pose systématiquement un calicot. C’est la seule garantie que la fissure ne réapparaîtra pas au bout de six mois avec les mouvements de la maison. Tenter de juste ‘bourrer’ la fissure avec de l’enduit, c’est un travail de cache-misère qui ne tient jamais. La bande, c’est l’assurance de la durabilité. »
Une réparation esthétique pour un mur impeccable
Voir une fissure apparaître sur son mur est toujours déplaisant, mais dans le cas d’une cloison en brique plâtrière, c’est un phénomène courant et sans gravité. C’est le simple témoignage que votre maison vit et respire.
En prenant le temps de réaliser une réparation dans les règles de l’art, notamment en armant la fissure avec une bande de calicot, vous vous assurez un résultat non seulement esthétique, mais surtout durable. Votre mur retrouvera un aspect parfaitement lisse, prêt à recevoir sa nouvelle finition.
Foire Aux Questions (FAQ)
🤔 Fissure en escalier sur un mur porteur, est-ce la même chose ?
NON, absolument pas ! Une fissure en escalier sur une cloison de distribution en briques n’est pas grave. La même fissure sur un mur porteur (en parpaings, en briques pleines) est un signe beaucoup plus alarmant qui peut indiquer un problème au niveau des fondations (tassement, sol argileux…). Dans ce cas, l’avis d’un expert en bâtiment est indispensable.
🔧 Quel type d’enduit choisir : rebouchage ou lissage ?
L’enduit de rebouchage est épais et formulé pour garnir des cavités sans se rétracter. L’enduit de lissage est très fin et sert à obtenir une surface parfaitement lisse en couche de finition. Pour une fissure, il faut toujours utiliser les deux : d’abord le rebouchage pour combler, puis le lissage pour finir.
📄 Qu’est-ce qu’une bande de calicot ?
Le calicot est une bande non tissée, souvent en fibre de verre ou en polyester, très résistante à la traction. Noyée dans l’enduit, elle agit comme une armature souple qui absorbe les micro-mouvements de la fissure et l’empêche de se rouvrir en surface.







